Un septième titre de rang de champion. Une Coupe de France absente depuis 35 ans. Un doublé jamais réalisé par le club, le premier en Ligue 1 depuis Auxerre en 1996. Et enfin des cadres en quête de nouveaux challenges, comme Grégory Coupet qui a fait ses adieux sur ce doublé. Les raisons étaient multiples pour que les rues lyonnaises s’enflamment dimanche après-midi. Mais c’est la veille, à deux pas de l’Elysée, que les coéquipiers de Juninho ont véritablement marqué le coup. Au Royce, un restaurant lounge du 8eme arrondissement de Paris, les Lyonnais ont fait la fête jusqu’à l’aube.

Quelques heures plus tard, à la gare de la Part Dieu, les supporters lyonnais n’étaient guère plus nombreux que les employés de sécurité pour accueillir leurs héros. Moins d’une centaine. Les yeux tirés mais tout sourire, Cris est apparu le premier, la Coupe de France sous le bras. Malgré la pluie fine, les protégés de Jean-Michel Aulas n’ont pas rechigné à grimper ensuite à l’étage du bus à impériale pour la traditionnelle parade dans les rues de Lyon.

Grosso : « Une parade de champion du monde ! »

Les quelques kilomètres reliant la gare à la place des Terreaux, située face à l’Hôtel de ville, ont été calmes. Mis à part quelques curieux à leurs fenêtres d’appartements, les joueurs lyonnais ont fêté ce premier doublé sans hystérie collective. Jean-Alain Boumsong a tout de même apprécié la balade : « C’est pour ces moments qu’on fait ce métier. Cette communion entre les joueurs est magnifique. Elle montre que ce n’est pas un joueur mais tout un groupe qui est allé chercher cette Coupe de France. On savoure ce doublé historique. » Grand animateur de la soirée, Fabio Grosso est encore dans une phase euphorique : « C’est digne d’une parade de champion du monde », lâche le latéral italien de l’OL.

Reçus par Gérard Collomb, les joueurs se sont ensuite serrés sur un podium dressé devant une place des Terreaux à moitié vide. En une vingtaine de minutes, les Lyonnais ont reçu tour à tour la médaille de la ville du maire de Lyon. Puis, bras dessus dessous, Alain Perrin, Gérard Collomb et Jean-Michel Aulas ont entonné un « Qui ne saute pas n’est pas lyonnais », en sautant également. Puis chacun est rentré chez soi, assez facilement puisque les rues avoisinantes étaient désertes. Difficile de savoir si la fête des mères ou le mauvais temps ont joué un rôle dans cette fausse célébration. Mais le public lyonnais souffre peut-être d’un mal nouveau : la routine des trophées.