En un an, l'attaquant lyonnais Karim Benzema est devenu la tête d'affiche du championnat de France. En équipe de France, en revanche, il n'est encore qu'une star émergente qui doit faire oublier la débâcle du dernier Euro.


Quelles sont vos ambitions ou vos appréhensions en ce début de saison ?
Il paraît que je suis attendu au tournant, que je dois impérativement confirmer ce que j'ai montré l'an passé... Moi, je ne me prends pas la tête, je ne parle pas trop mais je fais mon boulot : je marque. De toute façon, si je veux être l'un des meilleurs joueurs du monde, je n'ai pas le choix : il faut enchaîner les très bonnes saisons.
Etes-vous du genre, en début de saison, à vous fixer des objectifs chiffrés en termes de nombre de réalisations ?
Pas vraiment. J'en parle un peu avec Bernard Lacombe [conseiller du président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, ndlr], c'est tout. L'an dernier, on parlait de 15 buts en championnat et j'en ai marqué 20. Pour le reste, je suis dépendant du style de jeu de l'équipe et des ballons que l'on me donne. Cette année, j'ai le sentiment que je peux marquer entre 30 et 35 buts.
Les choses se présentent pour l'instant de manière différente en équipe de France...
C'est clair. Le sélectionneur m'a souvent utilisé comme soutien de Thierry Henry, l'attaquant de pointe. Mais ce n'est pas pour me déplaire. De toute façon, comme on me le dit toujours, il faut être patient en équipe de France. Il faut faire son trou, accumuler des sélections avant de commencer à revendiquer des choses et obtenir ce qu'on veut. Quand un joueur est en sélection depuis une dizaine d'années, il a certains droits... que je n'ai pas encore.

Comment vous situez-vous dans ce parcours initiatique ?
Je compte une quinzaine de sélections, ça monte petit à petit, mais je n'ai que 20 ans donc le temps joue en ma faveur... Même si l'on a échoué à l'Euro, cela m'a donné l'occasion de vivre ma première phase finale en étant titulaire lors de deux des trois matches. J'ai pris de l'expérience. Le coach a confiance en moi. C'est le principal.

Comment avez-vous vécu cet échec ?
C'était un cauchemar. Deux semaines en enfer. Rien ne s'est passé comme prévu. Il y avait pourtant beaucoup de joueurs de talent, mais ça n'a pas suffi. Mentalement, on a tout de suite été mis en difficulté. L'équipe a gambergé après le premier match contre la Roumanie. Il y a eu ensuite la rencontre catastrophe contre les Pays-Bas...

Pourquoi ne l'avez-vous pas joué ?
C'est une question que je me suis posée. J'en ai parlé avec le sélectionneur le lendemain du match. Il m'a expliqué qu'il voulait me ménager pour la suite de la compétition... C'était son choix. Lors de la rencontre suivante, contre l'Italie, j'étais à nouveau titulaire.

Avez-vous vécu l'épisode des Pays-Bas comme une sanction personnelle ?
Quelle sanction ? Beaucoup de choses ont été dites ou écrites. Soit disant, je me serais fait engueuler par Makelele. C'est faux. De toute façon, c'est la règle. Quand tout se passe mal sur le terrain, on essaie toujours de trouver des histoires. Or, il n'y a eu ni insultes ni bagarres à l'intérieur du groupe. Cela dit, il ne faut pas non plus se voiler la face. Entre les jeunes et les anciens, le mix ne s'est pas très bien passé. Un problème de générations, simplement.

Comment avez-vous réagi en apprenant le maintien de Raymond Domenech ?
Je n'ai pas suivi la polémique qui a suivi l'Euro. Je suis parti aux Seychelles pendant une dizaine de jours, mais j'ai trouvé que c'était normal de garder Domenech. Il n'avait pas à payer pour un échec qui appartient d'abord aux joueurs.

Comment envisagez-vous l'avenir ?
C'est le début d'une nouvelle aventure. Le groupe se rajeunit, mais ce n'est pas l'essentiel. Jeunes ou moins jeunes, il faut que l'on réponde tous présent dès le début des éliminatoires. Au bout, il y a une Coupe du monde, quand même! Personne n'imagine que l'équipe de France n'y soit pas. Ce serait la honte. Du coup, il faudra débuter par deux victoires en Autriche et face à la Serbie. Ce serait la meilleure manière d'effacer le souvenir de l'Euro et de nous donner confiance. En cas de contre-performance, tout le monde va nous tomber dessus et ça deviendra compliqué.

Que dire du match amical face à la Suède ce mercredi ?
Je préfère débuter face à ce genre d'équipe qui joue bien au ballon et propose du jeu. J'espère qu'on trouvera des espaces. Il faut profiter de ce match pour retrouver de bonnes sensations et se débarrasser des souvenirs du mois de juin.

Sur un plan personnel, dans quels domaines devez-vous encore progresser ?
Il faut que j'améliore sérieusement mon jeu de tête. Dans ce domaine, je suis loin d'être au top niveau. Pour le reste, j'ai l'habitude de faire mes gammes dans tous les compartiments du jeu : le pied droit, le pied gauche et même les coups-francs plus récemment. Il ne faut pas exagérer non plus. Je ne m'impose pas des charges de travail énormes. Certains joueurs répètent leurs gestes et travaillent à fond dans les jours qui précèdent un match. Pas moi.

Votre vie a-t-elle changé depuis un an ?
Forcément. Désormais, chaque week-end, chaque match, je suis attendu. Les gens se demandent si je vais encore marquer, si je vais faire parler de moi. Mais ça ne me perturbe pas. Au contraire, je me nourris de ça. Au sein du club, évidemment, tout est différent pour moi... Le président Aulas m'avait promis l'an passé de construire une équipe autour de moi. C'est ce qui m'a fait rester à Lyon et il a tenu parole. Sinon, ma vie quotidienne est la même. Je vis chez mes parents et je n'ai pas l'intention de m'installer dans un appartement. Attention. N'allez pas croire que je reste chez moi tous les soirs. Je fais ce que je veux, je ne suis pas tenu par des horaires.


Qu'est-ce que votre soudaine notoriété a modifié ?
Je prends les choses comme elles viennent. Je donne peut-être l'image d'un joueur insensible à la pression, ce qui fait dire à certains que je suis arrogant. Ma force, c'est que je sais jusqu'où je veux aller. Je veux être Ballon d'Or. Cela passe par des titres en club et en équipe de France.

Que valent les titres de champion de France dans cette quête de la reconnaissance individuelle suprême ?
Quand je parle de titre en club, je pensais plutôt à la Ligue des champions. Aller en quart ou en demi-finale, cela ne suffit pas. Il faudra un jour que je sois dans un club où je serai en mesure de la remporter.

Pensez-vous au Real Madrid, où vous êtes annoncé pour 2009 ?
Le Real ? Par exemple. Mais ce n'est pas le seul club qui pourrait me convenir.

Est-ce votre dernière saison en Ligue 1 ?
Je n'en sais rien. Je ne connais ni la date de mon départ, ni ma future destination. L'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, tout est possible. Pour de multiples raisons, un transfert peut se conclure comme il peut ne pas se faire. Il faut penser à tout. Quitter l'OL en fin de saison, à un an d'une Coupe du monde, est-ce une bonne idée ?

allez taye, lorik, renato, et les autres, dégonflez lui ses petites chevilles...

C'est marrant ça South, rien qu'avec le titre du sujet je savais que tu parlais de Benzema !! faut le calmer à lui!!

il a le même boulard que son président

\"Je veux être ballon d'or\".

Quand tu sors un truc pareil à 20 ans c'est sûr que niveau melon ça dépasse tout. C'est comme un acteur qui dirait qu'il a choisi le rôle pour avoir l'oscar, c'est le plantage assuré, ça ne fonctionne comme ça.
L'oscar c'est la cerise sur le gâteau après une grosse interprétation et pour le ballon d'or c'est pareil. Ca se mérite, ça arrive après des années exceptionnelles, mais on ne dit pas à son âge qu'on veut être ballon d'or, c'est n'importe quoi. Le gars il veut être reconnu, il veut qu'on l'aime.
Il est imbu de sa personne c'est affolant. Je peux pas le saquer ce con.