Conseil de classe

23 Mai 2009 13:53 - 24 Mai 2009 16:29 #36736 par bourdon
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Conseil de classe

Pour cette année scolaire 2008-2009, voici les appréciations sur les élèves de l’école supérieure, suivis des surnoms dont leurs camarades les affublent.

Elève Toulousain : « Le milliardaire rouge » finit en tête de classe, logique compte-tenu du gros potentiel du garçon. Résultats souvent brillants, et régulier dans le cadre de sa classe. Néanmoins a toujours du mal dans les rencontres avec les écoles étrangères ou il ne parvient pas à se surpasser. On reprochera encore à son entourage cette propension agaçante d’enfant gâté à pleurnicher dès qu’on demande à son enfant des services pour l’éducation nationale.

Elève perpignanais : « Carterland » ses parents continuent à consentir des sacrifices pour lui faire décrocher le tableau d’honneur. Le petit, un peu moins excessif que par le passé, a bien travaillé cette année et, avec le soutien de son exubérante famille, peut espérer réussir dans son entreprise. Cependant, des fautes d’inattention dues à quelques manques de concentration laissent une marge d’incertitude sur son éventuelle réussite.

Elève Auvergnat : « C’est quand le bonheur ? » On finit par plaindre ce sujet si doué que son émotivité laisse toujours frustré du prix d’excellence. Son échec de l’an dernier le laissa un peu désemparé et son .premier trimestre fut très médiocre, avec même quelques notes calamiteuses. Repris en main, il s’est remis au travail et son dernier trimestre fut remarquable de générosité, écoeurant même pour quelques élèves. Si son mental ne le rend pas une fois de plus trop émotif et fébrile lors de l’examen final, il pourrait enfin être premier de la classe.

Elève Parisien : « Stars et strip » Année scolaire très moyenne pour ce sujet excentrique qui a semblé moins concentré que les années précédentes. Les soirées paillettes organisées par ses parents ne l’ont pas, cette fois, aidé à obtenir de bonnes notes. Et cet élève si doué auparavant s’est montré bien besogneux durant tout cet exercice. On ne saurait, bien que le caractère fantasque du gamin le laisse capable du pire comme du meilleur, trop miser sur sa réussite lors du concours final.

Elève Biarrot : « L’autre Rocher » Plus souvent à la plage qu’à l’étude, accumulant les mauvaises notes durant une bonne moitié de l’année scolaire, il a provoqué une grosse colère de son oncle (l’ancien directeur de l’établissement) qui a fait remplacer ses précepteurs. Comme le garçon a des possibilités, il a fini par reprendre ses esprits, bien travaillé et a réussi un excellent troisième trimestre.

Elève briviste : « Coujou ? Non, alors Berlitz ! » Largement pourvu par le très riche ami de ses parents et encombré de son envahissant tonton animateur de banquet aussi hâbleur que cyclothymique, cet élève très doué en anglais par ses fréquentations s’est montré déconcertant. Parfois appliqué et efficace, souvent dilettante et approximatif dans ses devoirs. Il lui faudrait être plus ambitieux pour justifier les investissements de son entourage. A sa décharge, l’ambiance familiale, parfois peu sereine, ne l’aide pas toujours.

Elève Bayonnais : « La fête des voisins » De meilleurs résultats que dans ses années scolaires précédentes. Progrès assez normaux par les renforcements d’études reçus. Demeure parfois irrégulier, voire inconstant. Avec le soutien enthousiaste de sa nombreuse famille et de ses amis, il peut poursuivre sa progression même si l’on doute qu’il puisse concurrencer les meilleurs de la classe.

Elève Montalbanais : « La tribune de l’histoire » On s’est fait du souci pour lui, bien empêtré dans les querelles d’une famille déchirée et surendettée, déstabilisé de plus par ses répétiteurs annonçant très tôt qu’il s’occuperait d’un autre élève l’an prochain. Il s’en sort bien. Médiocrement en termes de notes. Mais, au vu du contexte familial plus que douteux, sans son bon esprit et son application dans le travail, il aurait pu redoubler.

Elève toulonnais : « Pas assez cher, mon fils ! » Avouons-le, on a du mal avec cet élève arrivant en classe en décapotable, gourmette en or et Rollex au poignet, vêtements de luxe venus des plus belles boutiques étrangères, gaspillant son argent de poche avec ostentation. Une demi-année sans le moindre travail le menant aux portes du redoublement. Puis une prise de conscience dans la famille le rendit plus conséquent pour mettre en valeur ses qualités et accomplir une fin d’année plus en rapport avec des énormes moyens. Son père ayant décidé de gonfler encore les frais de scolarité, le garçon peut soit progresser soit retomber dans l’indolence. A voir.

Elève Montpelliérain « L’hérault des temps modernes » Ce jeune élève a certes des moyens mais s’est cru un peu trop vite arrivé, ce qui ne lui a permis que de rendre une copie moyenne. Ses parents, légèrement irresponsables, n’ont pas contribué à sa sérénité. Manque encore un peu de légitimité pour ses camarades. Doit encore convaincre pour confirmer l’année prochaine.

Elève berjallien : « Le crédit de l’Isère » Très mauvais début d’année, on a pensé qu’il allait redoubler. Puis s’est réveillé à l’occasion d’un brillant voyage scolaire à l’étranger. La situation financière préoccupante de ses parents fait se poser quand même de légitimes inquiétudes sur ses capacités à poursuivre ses études à ce niveau.

Elève castrais : « Le chaos du sidobre » : Cet étudiant instable désespère le corps enseignant et son généreux papa pharmacien. A croire qu’il n’en finit pas d’expier le tableau d’honneur volé il y a longtemps à son camarade grenoblois. Incorrigible, inconstant, il se rapproche de plus en plus du radiateur au fond de la classe.

Elève dacquois : « Les thermes restrictifs » : Repêché l’an dernier par le rectorat, il n’a pas su ou pu profiter de cette deuxième chance. Un premier trimestre correct puis une nonchalance fâcheuse et un manque d’ambition évident dans les travaux pratiques. Se plaindre toujours des surveillants ne saurait cacher les insuffisances de son travail.

Elève montois : « Le petit chose ». Ce modeste boursier était lui-même assez étonné de se retrouver dans cette classe. Le temps qu’il prenne le rythme du groupe, il était déjà trop tard. Sans avoir le niveau scolaire pour obtenir les notes salvatrices, il a réalisé quelques bons devoirs, pris plusieurs « pelles », ce qui ne lui pas atteint le moral, tant il a conscience qu’une filière aussi professionnelle n’est pas faite pour lui.

Celui qui dans la vie est parti de zero pour n'arriver à rien dans l'existence n'a de merci à dire à personne

Pierre Dac
Dernière édition: 24 Mai 2009 16:29 par bourdon.

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23 Mai 2009 14:08 #36738 par pdarnis
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Excellent !

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23 Mai 2009 14:08 #36739 par Landeno
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Maestro ! Merci Monsieur Bourdon, quel régal de vous lire. :respect

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23 Mai 2009 21:26 #36762 par bixente
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Belle idée et formidablement léchée!

Diou biban!

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23 Mai 2009 22:11 #36766 par oban
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Excellent comme d'habitude.
Une remarque toutefois à l'encontre de l'examinateur: Sa signature sur un site jaune et noir connu pourrait être qualifiée de subversive... Subversive, mais ô combien excellente et hilarante! Merci Bourdon... ;)

"Terre de grandiose et ensorcelante poésie que j'ai maladivement aimée et qui reste devant mes yeux et à travers l'amertume de mes regrets, toujours majestueusement souriante."
Félix Arnaudin

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