les 4 "blaireaux" qu'ils regardent chez eux avant de parler de DAX.
STADE MONTOIS RUGBY. Les irréductibles supporters jaune et noir se retrouvent chaque soir à la plaine des jeux. On y parle rugby, politique, religion et parfois de la gent féminine
A la peña Sato, le droit d'entrée coûte un apéro
Daniel Olaïzola, Christian Dupouyo, Jean-Claude Beyreire et Jean-Pierre Deyris, fidèles entre les fidèles. (photo nicolas le lièvre)
«Hé ! Petit ! Il faudra me changer ce maillot hein ! » Le cadet se demandait depuis quelques secondes déjà pourquoi tous ces regards étaient tournés vers lui. « Parce que ce ne sont pas les bonnes couleurs ! » Le gamin, avec son paletot de l'US Dax sur le dos, a d'abord dit bonjour au groupe rassemblé. Puis il a souri, un peu gêné.
À la peña Sato, même si le président Pierre-Albert Blain, journaliste sportif de France Bleu Gascogne, est fortement suspecté d'être pro-dacquois, on ne plaisante pas avec les couleurs. Surtout lorsqu'elles ne sont pas jaune et noir. Le jeune rugbyman s'excuse et la douzaine de trublions rassemblée là part dans un grand éclat de rire.
Chaque soir à la plaine des jeux, les irréductibles du Stade Montois se retrouvent dans les palabres et la bonne humeur. « Et même quand il n'y a pas d'entraînement, nous y sommes », assène Daniel Olaïzola, chef de bande ancien talonneur du Stade. Avec Jean-Pierre Deyris, Jean-Claude Beyreire, Christian Dupouyo, Philippe, Michel, Émile et les autres, rendez-vous est pris en fin d'après-midi tous les jours de l'année. « Qu'il pleuve ou qu'il vente, on est toujours là. » Au programme : « On refait le match de rugby, mais on parle aussi politique, religion... Tous les sujet qui fâchent... », se marre Jean-Pierre. « On parle même des femmes. »
Le coeur souffre
Alors pas de danger de les voir déserter, même quand l'équipe première ne brûle pas du feu de dieu. « On est fiers mais c'est vrai qu'on a tous souffert l'année dernière. Et pourtant, on le voyait aux entraînements, les garçons n'ont jamais baissé les bras. Ils nous ont fait honneur. C'est comme le staff, les dirigeants, tous ont été irréprochables », détaille Daniel. « Arrête ! Ils vont se sentir obligés de nous apporter à boire la prochaine fois », coupe Jean-Pierre. Parce que tous sont unanimes : « Depuis, pfff, toutes ces années qu'on est là, on en a vu passer des entraîneurs. Il faut reconnaître que l'actuelle équipe est un délice pour nous. » Des fleurs pour les deux anciens petits du cru, Stéphane Prosper et Marc Dal Maso - « c'est bien qu'ils soient revenus » -, un hommage appuyé à Éric Lamarque, « qui échange vraiment avec nous », et les compères attendent de pied ferme l'apéro.
C'est d'ailleurs en s'acquittant d'un pack de boisson mousseuse en canette que l'apprenti supporter peut rejoindre le cercle ouvert de la peña Sato, « mais il ne faut pas le dire », chuchote Jean-Claude, même si c'est tellement vrai.
Le Top 14 ? « Nous y sommes allés trop vite. Ici, on reste humbles. Ce n'est pas comme à Dax. » Décidément. « Et puis les arbitres ne nous ont pas favorisés. La banderole déployée par les supporters en fin de saison dernière était très juste. » Une phrase, « l'arbitre fait partie du jeu mais pas du résultat », que Daniel savoure encore. Une aventure à l'étage supérieur qu'ils ne regrettent pas, « tant que les joueurs ont mouillé le maillot » et l'espérance d'y revenir de sitôt. « Les dirigeants ont l'air ambitieux. Ça fait plaisir. Et avec une montée programmée dans deux ans, cela reste raisonnable », apprécie Christian.
Le haut de tableau
Régulièrement en contact avec chaque joueur, attentifs aux différentes combinaisons et options tactiques mises en place aux entraînements, les indéboulonnables de la peña Sato savent à peu près à quoi ils peuvent s'attendre pour la saison qui vient : « Elle sera très dure, avec du combat à tous les niveaux. Mais nous nous devons de viser le haut de tableau », tranche Jean-Pierre. Pour ce faire, ils comptent bien que, « le joli jeu des trois-quarts que nous avons vu à Lembeye » (victoire en match amical contre Pau), puisse être déployé.
Ils attendent aussi de voir à l'oeuvre quelques joueurs : « Florent Cazeaux, qui nous a tellement manqué. Cyriel Blanchard, pour toute son abnégation », et tous ceux qui viennent chaque jour les saluer. Une guêpe se pose à cet instant sur le goulot d'une bouteille de rosé. Daniel la chasse d'un grand revers de main. « Arrête malheureux. Tu ne vois pas qu'elle est en jaune et noir », hurle Jean-Claude. C'est confirmé. À la peña Sato, on ne plaisante pas avec les couleurs.
Auteur : martin Thévenot
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Tags : Mont-de-Marsan Sports Rugby Sports mécaniques Marsan / Mont-de-Marsan SUD OUEST | Vendredi 28 Aout 2009