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US Dax : Antoine Renaud veut "apporter son expérience"
ar Maxime Klein
Publié le 27/02/2021 à 11h23
MIs à jour à 10h59
L’arrière de 30 ans, aux 108 matchs de Pro D2, a signé cette semaine jusqu’à la fin de la saison. L’Audois devrait disputer ses premières minutes ce samedi 27 février, face à la meilleure équipe en 2021, Narbonne, pour un match en retard de la première journée de Nationale
Originaire de Carcassonne, où il a débuté le rugby, avant de passer par le centre de formation de Castres, puis de vadrouiller entre Oyonnax – « une aventure extraordinaire avec Christophe Urios, qui m’a énormément apporté, notamment sur le côté humain » –, Aurillac, – où il s’est épanoui durant quatre ans, le club disputant une finale de Pro D2 – Carcassonne, Bourgoin, Rouen ou le Toac Toec, à Toulouse, Antoine Renaud (30 ans, 108 matchs de Pro D2) vient de poser ses valises à Dax , pour renforcer les lignes arrières de l’USD. Qualifié pour cette rencontre, qu’il va démarrer sur le banc, il évoque ses ambitions.
Sud Ouest » Vous évoluiez en début de saison en Fédérale 1, au Toac Toec. Pourquoi avez-vous signé à Dax ?
Antoine Renaud Au fur et à mesure que la saison avançait, on voyait que la compétition n’allait pas reprendre (la Fédération française a d’ailleurs annoncé l’arrêt des championnats amateurs ce vendredi 26 février, NDLR). La flamme s’éteignait de plus en plus et je voulais trouver une solution. Elle s’est offerte à moi, c’est une très bonne chose. Via Rémi Tales, j’ai pu contacter Arnaud Mignardi (il a connu l’ancien ouvreur à Castres, qui a lui coaché l’entraîneur dacquois la saison dernière, à Mont-de-Marsan , NDLR), je suis venu à l’essai et ça a vite collé. Arnaud était un joueur que j’adorais, avec son état d’esprit de travail et de ne jamais rien lâcher. Ça me rassure et Jack Isaac amène aussi son énorme expérience.
Après quatre mois sans match, dans quel état physique vous trouvez-vous ?
On est resté dans la compétition et on s’est entraîné jusqu’en décembre. Puis je me suis entretenu chaque semaine individuellement (salle, haltérophilie, courses, travail au poids du corps). J’ai plutôt bien travaillé et je suis resté en forme. Maintenant, il faut se réadapter par rapport aux terrains, car c’est un peu différent entre les pelouses grasses ou synthétiques. Il faut réhabituer le corps mais ça fait une dizaine de jours et je monte en puissance. Je suis très heureux d’avoir la chance de pouvoir rejouer car ça me manquait énormément.
Dans quel état d’esprit arrivez-vous dans la cité thermale ?
J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’envie d’avoir un beau projet. Le but, c’est d’être stable sur deux trois ans, de m’inscrire sur le long terme. Mais il faut prouver qu’on est en forme. Je suis un grand compétiteur et on va chercher à s’épanouir et gagner des matchs. J’arrive avec de la fraîcheur et une énorme envie. Je veux apporter mon expérience et mes qualités sur le jeu au pied, dans une équipe jeune et talentueuse, mais qui a des manques dans la gestion des moments faibles et qui, je trouve, joue parfois trop dans son camp.
Vous débutez contre Narbonne, la meilleure équipe de 2021 (27 points pris sur 30 possibles)…
Ça ne me fait pas plus peur que ça. C’est une très belle équipe, avec des ambitions, mais ça me plaît. Plus le combat va être dur et plus la victoire sera belle. On va essayer de faire un match complet.
Vous pouvez joueur ouvreur ou arrière. Avez-vous une préférence ?
J’ai été formé en 10 et je peux dépanner mais j’ai souvent joué à l’arrière en Pro D2, un poste où je trouve beaucoup de liberté. Ça me plaît de pouvoir être un électron libre, de gérer le jeu aérien et le troisième rideau avec les ailiers, car il y a un aspect tactique. Et j’aime bien aussi renverser la pression avec le jeu au pied.
L'avis de son entraîneur
Arnaud Mignardi, entraîneur des arrières de l’US Dax« Antoine m’a appelé, je ne savais pas qu’il était disponible. Je le connaissais, notamment pour avoir joué un peu contre lui. On a eu pas mal de blessés derrière (Prat, Pilati, Dechavanne, NDLR) et une opportunité s’est présentée. On lui a fait faire deux jours de test et on a vu que c’était bon. C’est un joueur très expérimenté, passé par de nombreux clubs. Il est propre techniquement, avec un très gros jeu au pied. Avec son expérience, j’espère qu’il va nous apporter plus de sérénité dans le groupe, notamment pour les sorties de camp et les gestions de match, un secteur dans lequel on est parfois un peu foufou et on perd les pédales. On a besoin de joueur de ce calibre. »
Un problème de réveil ?
S’il y a bien un problème récurrent pour les rouge et blanc cette saison, et notamment depuis la reprise du championnat, ce sont les débuts de match ratés. À l’image de la dernière sortie à Tarbes (25-22), où les joueurs de Jack Isaac étaient menés 15-0 après 22 minutes de jeu, avec déjà deux essais encaissés. Comme lors de la réception de Blagnac (essai encaissé dès la 7e minute) ou lors des précédents déplacements à Blagnac (essai concédé à la 18e minute), mais surtout à Albi (14-3 et un carton rouge à la 17e minute de jeu) et à Narbonne (17-0 après 12 minutes de jeu). Soit 9 essais sur 21 encaissés avant la 20e minute de jeu.« On s’est concentré sur nous, pour être meilleurs sur nos entames de match et montrer un autre visage à l’arbitre, explique Arnaud Mignardi. Il faut éviter de prendre des pénalités tout de suite ou des essais trop facilement. C’est primordial de se concentrer là-dessus et d’être sereins pour rivaliser. On ne se met pas dans le match à cause de nos sorties de camp. Quand on les loupe dès le début du match, on prend le bouillon et l’adversaire nous met sous pression. La plupart du temps, les rencontres se jouent dans les vingt premières minutes. C’est malheureusement ce qui nous arrive trop fréquemment. On doit courir après le score et même si on fait de belles secondes mi-temps, le score est déjà plié et c’est plus compliqué de gagner des matchs. »De quoi faire peur à l’entraîneur au moment d’affronter la meilleure équipe de 2021, qui reste sur six victoires de rang, dont trois bonifiées ? « On n’est pas inquiet, reprend Arnaud Mignardi. La peur est là, mais il faut la transformer en énorme envie. Les gars sont motivés et ont envie de gagner pour continuer à penser à la 4e place. Mais il faut changer d’état esprit, avec l’envie d’être plus tueur dès le début. »