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Fédérale 1 : pourquoi l’US Dax fait-elle du sur-place ?
A LA UNE LANDES DAX
Publié le 07/12/2019 à 11h13 par Julie L’Hostis.
L’US Dax arrive à mi-saison sans vraiment de certitude pour la suite, la faute à un inquiétant double visage. À cause de qui, de quoi ?.
Pour leur première saison en Fédérale 1, les joueurs de Frédéric Tauzin étaient allés jusqu’en quart de finale, échouant contre Rouen, promu ensuite en Pro D2. Ils n’avaient alors concédé que cinq défaites sur l’ensemble de l’exercice.
Cette saison, à une rencontre de la trêve de Noël, à Marmande (demain, 15 h 30), et du passage à la phase retour, ce même nombre de revers est déjà atteint. Seulement quatrième, l’USD est en retard, dans le jeu et au classement, sur son tableau de marche. Pour tenter d’expliquer la situation, voici trois pistes.
1. Un état d’esprit et une volonté trop fluctuants ?
Les entraîneurs de rugby répètent à l’envi que dans le fond, la technique n’est pas un élément si compliqué à gérer car des solutions sont toujours trouvées et des progrès faits. Mais que le plus dur, dans l’aventure d’une saison, c’est l’humain : arriver à ce que des hommes veuillent bien « se battre » ensemble pour le même objectif. Alors voilà, peut-être, l’origine des maux des rouge et blanc.
Voilà peut-être pourquoi, sur certains matchs, ils laissent la vilaine impression d’un manque d’envie jumelé à un défaut de cohésion et de caractère (à Anglet, Saint-Jean-de-Luz, Tyrosse ou au Bassin d’Arcachon), avant de corriger le tir par un regain d’esprit collectif et de belles attitudes (Bergerac, Rennes, Nantes et Cognac).
Comme les belles performances semblent réservées aux matchs à la maison, on peut même se poser la question d’un choix des rencontres. Une interrogation que le staff s’est d’ailleurs permis de soumettre aux joueurs cette semaine en espérant les toucher et obtenir une réaction.
L’avis d’Olivier August (3e ligne) : « Quand tu fais une mauvaise performance, ce n’est rien, mais quand tu les enchaînes, il y a forcément une part liée à l’état d’esprit. Malheureusement, après les matchs contre Tyrosse ou au Bassin, on se demande vraiment si on mérite de jouer le haut du tableau.
Sauf qu’il va falloir un jour montrer et assumer ce statut de tête de série et arrêter d’être une équipe à réaction, parce qu’il y a une réelle urgence de points. Si on perd à Marmande, je vais sûrement passer pour un con de dire qu’il faut absolument y gagner, mais c’est pourtant le cas. Il faut assumer et jouer en équipe pour ne pas, une nouvelle fois, se faire marcher dessus à l’extérieur ».
Sauf qu’il va falloir un jour montrer et assumer ce statut de tête de série et arrêter d’être une équipe à réaction, parce qu’il y a une réelle urgence de points. Si on perd à Marmande, je vais sûrement passer pour un con de dire qu’il faut absolument y gagner, mais c’est pourtant le cas. Il faut assumer et jouer en équipe pour ne pas, une nouvelle fois, se faire marcher dessus à l’extérieur ».
2. Un recrutement pas à la hauteur ?
Lorsque l’esprit de groupe a du mal à prendre, on peut s’interroger sur le casting. À l’USD, beaucoup de joueurs sont partis au moment de la descente, en 2018, mais beaucoup moins l’été dernier. Le groupe qui a réussi à se hisser en quarts de finale en avril n’est donc pas vraiment différent de celui qui est à la peine en ce moment. Ce qui a changé, c’est la composition de la poule, avec des équipes géographiquement plus proches (5 sur 12).
Chacune est impatiente de « taper les pros de l’USD », remplit son stade, sa salle des fêtes avec un grand repas et, sur le terrain, met en difficulté le plan de jeu dacquois. Avoir des joueurs vraiment teigneux, durs et accrocheurs dans ses rangs n’aurait alors pas été de trop. Force est de constater qu’ils sont difficiles à trouver dans l’effectif actuel.
L’avis de Frédéric Tauzin (entraîneur des arrières) : « À l’intersaison, on avait ciblé certains joueurs qui ne sont pas là pour des raisons qui ne sont pas de notre ressort. On a aussi pris ceux qui voulaient bien venir. Bref…
Aujourd’hui, avec l’effectif qu’on a, on doit mieux faire et on peut mieux faire. C’est là où, pour moi, il n’y a pas de problème de recrutement vu que sur certains matchs l’équipe est capable de montrer de belles choses. Ce qui est important, c’est de se débarrasser de ce double visage et d’arrêter de se faire imposer le rythme – ou le non-rythme comme au Bassin – par l’adversaire. De toute façon, la limite de validation des licences, c’est décembre, donc à moins que le Père Noël nous fasse un cadeau… »
3. Un staff qui peine à trouver les clés ?
Dans le sport de haut niveau, il y a toujours un moment où on se tourne vers le staff quand les choses ne se passent pas comme attendu. La saison dernière avait été plutôt positive pour Manu Maignien et Frédéric Tauzin.
Sauf que la fin des vacances sifflée, ce dernier reprenait sa place sur le banc sans son compère. Ou si, mais plus tard, après l’arrivée de Stéphane Barbéréna d’Orthez et la réorganisation du trio. Ce jeu des chaises musicales a-t-il brouillé le message, déstabilisé les joueurs ? Peut-être pas. N’ont-ils alors pas eu la capacité à rassembler, mobiliser et responsabiliser leurs joueurs après les défaites décourageantes ?
L’avis de Benoît August (président) : « Que l’on soit clair, il n’y a pas de problème avec le staff. Là on est dans le dur, et c’est le genre de situation où le levier psychologique se joue sur le management. Donc oui, ils ont leur part de responsabilité dans les résultats de l’équipe, mais ils le savent, je leur ai dit, on en a discuté hier et mercredi. Étant un président qui a été joueur, je pense d’ailleurs que le message passe mieux entre nous que si je venais du monde de l’entreprise ou des affaires. Il y a un moment où chacun doit prendre ses responsabilités, c’est ce qui a été fait. On fera les comptes à la fin ».