Dans Sud-ouest
US Dax : une nouvelle rentrée des classes
Par Maxime Klein
Publié le 02/12/2020 à 11h02
Les rouge et blanc ont repris l’entraînement mardi matin, après un mois d’arrêt. Les sourires étaient de retour, avant de s’attaquer à une nouvelle préparation physique de près de quatre semaines.
« On était tous contents de se retrouver et on avait l’impression d’être revenus au mois de juin. » Un air de rentrée des classes (le ciel gris et les températures glaciales en plus) flottait hier matin, mardi 1er décembre, sur le stade Colette-Besson, où les joueurs de l’US Dax ont retrouvé les terrains, trente-trois jours après leur dernier entraînement commun, avant l’annonce d’un nouveau confinement généralisé. « On se disait lundi soir qu’on était tous comme des écoliers qui se préparent à retourner à l’école, raconte Martin Prat, l’arrière de l’US Dax. À 21 heures, nos sacs étaient prêts et nos affaires bien pliées. Il y avait de l’excitation. »
En contact via leur groupe WhatsApp, la plupart des joueurs ne s’étaient pas revus depuis un mois, certains étant même retournés passer le confinement dans leur famille, hors du département. La fête des retrouvailles passée, les rouge et blanc ont rapidement été pris en charge par Pierre Lassus, le préparateur physique, et ont enfilé les chaussures (1), pour effectuer – par groupes, avants et trois-quarts étant séparés – des exercices physiques, notamment de musculation, de courses et de technique individuelle. Très peu de ballon donc, de quoi leur faire quelque peu perdre le sourire retrouvé. « On sait que ce n’est pas simple pour eux, surtout dans cette année si particulière, mais il faut passer par ces cases pour retrouver un niveau physique d’avant confinement », explique le manager Jack Isaac.
« C’est long et usant »
« Mentalement, c’est difficile pour tout le monde, souffle l’arrière Martin Prat, touché par le Covid au début du confinement (lire ci-contre). En juin, on sait qu’on doit passer par là et, quand les matchs démarrent, on se dit que le plus dur est passé. Mais là, il faut remettre le couvert. »
Même son de cloche chez son coéquipier Olivier August. « Je ne m’étais jamais senti aussi bien, après la bonne préparation de cet été, et du coup, ça va être encore mieux cette fois-ci, sourit le troisième ligne. Mais c’est vrai que c’est difficile à vivre. Enchaîner les préparations, les matchs annulés, les coupures… C’est long et usant. La préparation physique, c’est bien, mais je n’ai pas signé pour faire seulement des courses, sinon, j’aurais fait de l’athlétisme. On est pressés de jouer au rugby. Surtout moi, j’ai 35 ans, la plupart des saisons sont derrière moi et je ronge mon frein, car je compte les matchs qu’il me reste. »
Quand Olivier August ne s’occupait pas de ses enfants ou que Martin Prat ne travaillait pas pour ses salles de sport au Pays basque, les deux cadres de l’effectif rouge et blanc ont pu suivre le programme concocté par Pierre Lassus, pendant le confinement. Seul, avec quelques parties de pelote pour le Basque, ou parfois avec des coéquipiers, en l’occurrence Julien Dechavanne, Beñat Auzqui et Jérémy Helmbacher pour le troisième ligne. Ce qui leur a permis d’être prêts et d’encaisser assez facilement la séance de reprise. « On a trouvé les joueurs plutôt en forme, il y a eu de l’investissement pendant le confinement, reconnaît Jack Isaac. On ne repart pas de zéro et on va rapidement pouvoir monter en puissance. On devrait retoucher les ballons dès cette fin de semaine et reprendre les contacts dans une dizaine de jours. »
Les Dacquois connaîtront alors les modalités de reprise du championnat de Nationale et leur nouvel emploi du temps (des rencontres notamment). Ils n’attendent que ça, comme lors d’une rentrée des classes.
(1) Seul Jérémy Helmbacher, en délicatesse avec une épaule et qui pourrait se faire opérer, fait partie des blessés.
« On était tous comme des écoliers qui se préparent à retourner à l’école. À 21 heures, nos sacs étaient prêts et nos affaires bien pliées »
« La préparation physique, c’est bien, mais je n’ai pas signé pour faire seulement des courses, sinon, j’aurais fait de l’athlétisme »
« Une fatigue permanente »
La famille Prat a vécu un début de confinement bien compliqué puisque Martin, l’arrière de l’US Dax, et sa compagne ont tous les deux été contaminés par le Covid-19, alors que leurs filles de 2 ans et demi et 8 mois ont également été malades. « J’ai eu deux jours de fièvre, mais moins forte que pour une grippe, puis j’ai été très fatigué les deux jours suivants, avec une perte du goût et de l’odorat, raconte le capitaine des rouge et blanc. Puis pendant quinze jours, c’était en dents de scie, mais je n’avais jamais l’impression que ça allait bien : je n’avais pas de “gnaque”, pas de motivation, des coups de barre à 17 heures et c’était compliqué de s’occuper des petites. J’avais l’impression d’une fatigue permanente. »
C’est pourquoi, avant de reprendre l’entraînement collectif ce mardi, Martin Prat a effectué un bilan sanguin puis a passé des tests à l’effort et cardiaque, pour se rassurer. « C’est bon, je peux à nouveau appuyer sur la pédale ! » Il le faudra, avec cette nouvelle préparation physique qui démarre.