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US Dax : « On est tous stressés », avoue le capitaine Martin Prat avant le début de la saison
Par Julie L’Hostis
Publié le 18/09/2020 à 10h40
Nommé capitaine par le nouveau staff, l’arrière Martin Prat évoque ce nouveau rôle et la saison si particulière qui débutera samedi.
Quand on demande à Jack Isaac, manager de l’US Dax depuis cet été, pourquoi il a désigné l’arrière Martin Prat pour porter le brassard de capitaine, quelques secondes de silence s’installent avant qu’il ne réponde.
« C’est difficile à décrire parce que c’est souvent une histoire de feeling. Il a un caractère qui me parle. Il est toujours pertinent dans ses interventions sur le rugby et c’est quelqu’un qui dégage calme et sérénité tout en étant un vrai compétiteur. Il y en aura sûrement d’autres dans la saison. Mais on l’a choisi lui pour toutes ces raisons pour commencer ce nouveau championnat (1) », détaille le technicien australien. Beaucoup de choses sont alors déjà dites sur l’Angloy de 31 ans avant que le principal intéressé ne s’exprime.
« Sud Ouest » Avez-vous déjà été capitaine précédemment dans votre carrière ?
Martin Prat Je l’ai été en espoirs à la Section Paloise et j’avais beaucoup appris. Parce qu’en fait, vous vous focalisez sur la stratégie, sur le fait de bien sentir le groupe, de comment faire pour que chacun de vos coéquipiers donne le meilleur de lui-même et vous dépensez beaucoup d’énergie à tout ça. Au point de parfois oublier un peu votre performance et votre exigence personnelle, alors que le message d’un bon capitaine passe d’abord par l’exemple donné sur le terrain. Je m’étais donc rendu compte de ça et j’avais évolué. Lee fait d’avoir déjà un peu connu ça m’aidera pour maintenant.
Vu le contexte incertain et la forte attente vis-à-vis de la nouvelle division, croyez-vous que votre apparente sérénité a décidé le staff à vous nommer ?
Je ne sais pas ! Je ne me rends pas compte… Après c’est sûr qu’il s’agit d’une responsabilité de plus dans un contexte où l’on ne sait pas où on va et je peux vous dire qu’à l’intérieur, je suis stressé ! On est tous stressés ! Après, avec l’expérience, on apprend à gérer cette pression différemment et peut-être à moins la montrer. Il y a aussi d’autres joueurs qui dégagent ça, je ne suis pas le seul.
Qu’est-ce qu’un bon capitaine selon vous ?
Un fédérateur. Le bon capitaine est aussi quelqu’un de bien entouré, je sais que je le suis à Dax et j’espère pouvoir compter sur ces gars-là. Au départ, il y a eu moi et Jérémy (Helmbacher, 2e ligne, NDLR), mais j’ai été surpris de voir Jack venir m’en parler. Parce que pour moi, le capitaine c’était Olive (Olivier August, 3e ligne). Je l’ai quasiment toujours connu capitaine, alors une fois passée la discussion avec Jack, je suis allé le voir. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de souci, que je pourrais compter sur lui et je compte bien le faire.
Quels enseignements avez-vous pu tirer des matchs amicaux ?
Que nous ne sommes pas encore rentrés dans la saison et que nous pouvons faire beaucoup mieux dans l’intensité et l’état d’esprit. Évidemment, ce sont des matchs amicaux, nous sortions du confinement, de quelques mois sans match et on sera forcément plus concentrés et plus dedans au lancement du championnat. Mais il va falloir entrer fort dans la saison pour pouvoir nous dire à nous d’abord, mais aussi au public : « Voilà ce qu’on est capable de faire ». Le premier match peut donner le ton d’une saison, il ne faudra pas rater le rendez-vous et on y sera.
Certains observateurs craignent la tenue des premières lignes face à la densité physique que certaines équipes adverses affichent sur le papier. Partagez-vous cette inquiétude ?
Avec mon poste je ne suis pas forcément le mieux placé pour en parler (sourire) mais je sais qu’on peut avoir une bonne conquête. Notre mêlée est bonne, notre touche aussi, même s’il y a toujours des petits réglages à faire et cette densité physique qui fait peur, on ne sait pas, sachant qu’on n’a pas encore joué ces équipes-là. Nos joueurs de premières lignes sont aussi des bons joueurs de ballons, à nous de nous battre avec nos armes.
Comment voyez-vous Dax figurer dans ce nouveau championnat ?
Comme une équipe historique du rugby français mais qui est aujourd’hui en reconstruction et qui doit donc basculer sur le présent. Le passé est important mais c’est ce qui se passe aujourd’hui qui compte désormais. Le staff est nouveau, l’équipe a évolué, à nous maintenant de nous prouver des choses, de jouer notre jeu, tous ensemble pour donner du plaisir au public qu’on espère évidemment à fond derrière nous tout au long de la saison.
(1) L’USD aurait débuté son championnat la semaine dernière contre Narbonne, mais la rencontre a été reportée pour des cas de Covid dans l’effectif audois