LE CONSEIL DE CLASSE DE L’ANNEE SCOLAIRE 2009-2010
Elève agenais, « Le grand bleu ». Logique prix d’excellence pour ce garçon appliqué et non dépourvu de moyens. Cette récompense a du faire plaisir à son sourcilleux grand-oncle que personne n’accusera à présent d’avoir aidé son petit neveu. On remarquera cependant quelques copies approximatives durant son année scolaire et moins d’élégance dans ses rédactions que n’en affichèrent ses ainés. Sa réussite en classe supérieure n’est pas assurée, son échec n’est pas non plus inéluctable.
Elève lyonnais : « La Lyonnaise désolée ». Méchant jeu de mot de gamins persifleurs ! Sans particulièrement briller durant l’année, il se rapproche très près du second prix en fin d’année scolaire. On continue à le snober un peu car ses parents ne sont pas de la région et affichent des idées de grandeur, mais on se fait à sa présence car, s’il ne partage pas les coutumes locales, ses qualités de sérieux et ses progrès sont respectables.
Elève rochelais : « Le Grand Pavois ». Voilà une récompense qui fait plaisir à toute la classe tant le gamin de la côte est sociable et, par sa spontanéité, s’est acquis la sympathie de toute sa classe. En même temps, on s’inquiète un peu pour lui, tant, dans la classe supérieure, tout se ligue facilement contre les nouveaux pas très fortunés.
Elève oyonnaxien : « Un bugey de rigueur». Il manque de notoriété mais cet enfant modeste et sérieux a gagné le respect de ses camarades. Pas très enjoué, il n’anime pas les cours de récréation mais on ne le « cherche » pas, sachant qu’il n’est guère facile de l’intimider, surtout dans sa froide maison reculée. Cette année encore, il échoue près du tableau d’honneur.
Elève palois : « Verts, courant alternatif ». Année scolaire très irrégulière. S’endort souvent et remet quelques devoirs indignes puis se ressaisit au dernier trimestre, se rapproche des meilleurs et se prend même à rêver d’un prix. On ne sait quoi réellement penser de cet indolent qui gâche de réelles qualités. Cette année, à moitié réussie, peut lui donner plus de confiance pour l’année prochaine.
Elève grenoblois : « Le crétin des alpes ». Très cruel jeu de mots de ses méchants camarades. Mais on le sait, les enfants sont injustes et de voir leur copain passer si près de l’oral de l’examen pour quelques étourderies a suscité ces moqueries. Mais ces avanies ne décourageront pas cet enfant obstiné de travailler pour parvenir à ses fins.
Elève aurillacois : « Cantal Free State ». Son entourage étranger, toujours aussi présent, s’acclimate plutôt bien à la vie française et l’enfant, souvent enthousiaste, réalise une très honorable année scolaire. Sa modestie et ses bonnes manières lui ont permis de bien s’intégrer à la classe malgré son fort accent exotique.
Elève narbonnais : « Le sceptiquemanien » Voilà un garçon parti très fort en début d’année, que l’on imaginait finir vers la tête de classe dont le comportement s’est ensuite délité, pour remettre des devoirs médiocres, voire mauvais. Ses qualités ne sauraient compenser son inconstance.
Elève bordelo-béglais : «La bouillie bordelaise ». Pas facile pour le gamin de se forger une identité entre un père de droite et une mère écologiste. Les disputes entre les parents aggravées par des problèmes d’argent ont failli faire capoter son année scolaire. Mais le garçon a du mérite et s’est hissé au milieu du classement sans briller ni déchoir.
Elève tarbais : « Le retour de Winnie ». Le cas de cet élève pose question. Il paraît à présent se satisfaire de notes en progrès par rapport aux années précédentes. De plus, il aurait moins de problème d’argent de poche. Pour autant, les résultats d’ensemble restent moyens.
Elève montois : « Mont-de-Piété ». Ses ambitions sont en effet restées au clou. Début d’année compliquée pour un garçon qui se voyait en tête de classe sans travailler. Le temps de se remettre de sa suffisance, il a été déstabilisé par les problèmes récurrents de surendettement de ses parents. Le préfet de discipline l’a pris en grippe et ses notes s’en sont ressenties.
Elève dacquois : « A therme déchu ». Comme son camarade du même département, il tombe de haut. Année scolaire pourrie par les mésententes avec son précepteur, d’où un climat délétère dans sa famille qui avait pourtant beaucoup investi pour la réussite du fiston.
Elève auscitain : « Le gers-r-miste ». Ses parents avaient eu du mal à payer ses frais de scolarité pour l’inscrire dans cette classe. Ils sont donc satisfaits, malgré ses résultats modestes, de le voir parvenir à cette fin d’année. L’enfant est courageux, mais ses faibles moyens limitent ses ambitions.
Elève columérin : « Roux et Combaluzier ». Trait sardonique des autres élèves pour le garçon toujours proche de l’ascenseur et qui finit encore cette année près de la porte. Son comportement en classe n’est pourtant pas déshonorant mais trop d’étourderies et un manque de rigueur ne lui permettaient que la proximité du radiateur.
Elève aixois : « Né sous aix». On aura fréquenté le petit nouveau qu’une seule année et, à vrai dire, on ne garde pas des images marquantes de cet élève opiniâtre mais sans personnalité affirmée et un peu juste pour le niveau de sa classe.
Elève lannemezanais : « Le petit plateau ». Rien de péjoratif dans ce surnom, ce modeste et méritant écolier un peu querelleur qui était revenu du fond de la cour après avoir une longue punition injuste par la faute de son voisin. Il ruminait sa vengeance et désirait mettre une claque au responsable de son infortune. Il l’a fait et peut à présent revenir en préparatoire sans amertume.