Il y a des cicatrices!!!

23 Sep 2010 21:46 #53787 par Petit Capet
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Après le drame, retour à une vie normale pour le rugbyman Mathieu Maillard Quinze mois après le décès de son fils, le Monflanquinois, ancien ouvreur de Bayonne, se ressource en famille

Cela fait du bien, ce calme. Pendant que Paco, 6 ans, est parti à l'école de rugby, mamie promène la petite Lilly, âgée de 4 mois. Maman prépare le biberon et papa les cafés. Il jette plusieurs coups d'œil sur sa vie d'avant qui passe à la télé : Perpignan-Stade Français. « Franchement, ça ne me fait rien de voir des matchs de Top 14. »

Mathieu Maillard, 30 ans, originaire de Monflanquin, n'appartient plus à ce monde-là. L'ancien ouvreur de Toulouse, Biarritz, Dax, Albi et Bayonne vit désormais chez la belle-famille, à Saint-Georges, où il construit sa maison, située quelques centaines de mètres plus haut, sur la route du cimetière.


Depuis quinze mois, son fils Lilian y repose, fauché dans sa troisième année « par une maladie cardiaque orpheline, explique Lise, la maman. Le docteur n'avait jamais rencontré pareil cas ». Il leur faudra vivre après ça. Tenter de rebondir. « Tu ne rebondis pas », coupe Mathieu.

Touche pas au rugby

Un mois après, sa sœur donne la vie et son épouse interroge la fatalité : « Pourquoi ça arrive à notre enfant et pas à celui des autres ? Voilà ce que je me suis dit pendant une seconde. Il faut assumer ce genre de pensées. » Et pouvoir les exprimer.

Lise sait faire, passant des heures au téléphone avec ses copines devenues amies. « Je remercie chaque jour Orange pour avoir inventé les forfaits illimités », sourit Mathieu, qui se défoule avec des crampons. Quand il joue, il ne pense à rien d'autre. « C'est parce qu'il aime tellement ça, reprend Lise. Après le décès, il m'a dit : ''Tu peux me demander tout ce que tu veux, mais pas d'arrêter le rugby''. »

Deux syllabes en hommage

Il aurait pu en être dégoûté. Quelques jours après le drame, l'Aviron Bayonnais, où il lui restait un an de contrat, lui signifie qu'il peut aller voir ailleurs. La preuve, l'employeur ne se déplace pas aux funérailles, estimant qu'une gerbe de fleurs suffira.

Mathieu n'avait pas la force pour engager un bras de fer. Il baisse la tête, prend son chèque et accède au désir de Lise qui veut « rentrer à la maison ». Le travail de deuil commence. Il s'accélère avec la volonté du couple d'avoir un autre enfant. C'est toute l'histoire de Lilly, qui porte en elle une part de Lilian.

Un « vrai » boulot

Puisque la vie continue, le rugby aussi. Mathieu se relance à Valence-d'Agen, en Fédérale 1. En fin de saison dernière, l'US Colomiers, en Pro D2, le veut. Il refuse. « Trop loin. C'est fini le rugby pro. » Sa vie normale, heureuse si possible, est ici. Avec sa maison à construire (il a une formation de charpentier), avec l'US Fumel-Libos, promue en Fédérale 3, où des partenaires ont signé pour lui, avec son aîné Paco, qui a enfin pu faire une rentrée au même endroit que l'année précédente, et avec un travail de commercial chez Gedimat à Tonneins, débuté lundi. « Ça fait bizarre, ça fait quand même dix ans que je suis en vacances », rigole-t-il.

Avec ce salaire et ce qu'il touche à l'USFL, il atteint à peine le tiers de sa rémunération bayonnaise. Lilly s'en fiche. Le ventre plein, elle va bientôt s'endormir. Paisiblement.

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23 Sep 2010 22:07 #53790 par jerome
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son histoire restera toujours poignante

Advienne que pourra

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24 Sep 2010 07:23 #53793 par bruno
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Petit Capet écrit:

Après le drame, retour à une vie normale pour le rugbyman Mathieu Maillard
Depuis quinze mois, son fils Lilian y repose, fauché dans sa troisième année « par une maladie cardiaque orpheline, explique Lise, la maman. Le docteur n'avait jamais rencontré pareil cas ». Il leur faudra vivre après ça. Tenter de rebondir. « Tu ne rebondis pas », coupe Mathieu.

Touche pas au rugby

Un mois après, sa sœur donne la vie et son épouse interroge la fatalité : « Pourquoi ça arrive à notre enfant et pas à celui des autres ? Voilà ce que je me suis dit pendant une seconde. Il faut assumer ce genre de pensées. » Et pouvoir les exprimer.



Il aurait pu en être dégoûté. Quelques jours après le drame, l'Aviron Bayonnais, où il lui restait un an de contrat, lui signifie qu'il peut aller voir ailleurs. La preuve, l'employeur ne se déplace pas aux funérailles, estimant qu'une gerbe de fleurs suffira.

Mathieu n'avait pas la force pour engager un bras de fer. Il baisse la tête, prend son chèque et accède au désir de Lise qui veut « rentrer à la maison ». Le travail de deuil commence. Il s'accélère avec la volonté du couple d'avoir un autre enfant. C'est toute l'histoire de Lilly, qui porte en elle une part de Lilian.

tout est vrai la dedans, c'est l'histoire de tous les parents qui perdent un enfant, quelque soit l'age, quelles que soient les circonstances. Non, tu ne rebondis pas , oui, si tu peux tu te plonges vite dans le désir d'un autre enfant pour conjurer le sort et souvent, comme les dirigeants de Bayonne, l'environnement ne comprend pas.
Longue vie et bonheur à la famille Maillard, même si pour eux comme pour d'autres le bonheur n'a pas le même goût que celui des épargnés.

La chute n'est pas un échec,L'échec c'est de rester là où l'on est tombé (Socrate)

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