Changement de gouvernance à l’US Dax : « Il faut que ce soit les nouvelles générations qui le mettent en place »
Par Pierre Larquier - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Publié le 19/04/2023 à 20h59
Mis à jour le 20/04/2023 à 8h09
Le président de l’US Dax, Philippe Jacquemain, détaille le nouvel élan insufflé à son club de toujours par l’arrivée de Benjamin Gufflet, un entrepreneur girondin de 44 ans qui pilotera le futur directoire
C’est un changement structurel qui se profile à l’US Dax. Comment la direction du club va-t-elle s’opérer ?
Je confirme que l’on est en train de mettre en place, pour l’année prochaine, un nouveau système de fonctionnement dans le club, avec un directoire comprenant trois ou cinq personnes, le nombre n’est pas encore défini. Pour l’instant, ils sont trois et assureront ce que l’on appelle l’opérationnel. Tout cela, sous la haute autorité du conseil de surveillance. Et entre les deux, il y aura un comex (comité exécutif, NDLR) qui se réunira pour prendre les grandes décisions. L’organigramme n’est pas encore décidé. Il le sera au terme du 24 mai, quand on aura signé le pacte d’associés. Tout sera mis en musique à ce moment
Ce changement de gouvernance s’accompagne d’autres nouveautés ?
On est en train de mettre en place trois piliers, structures. Une avec les bénévoles, on va créer un club de socios. Puis, on va mettre en place un vrai fonds de dotation, une association entre le club et des centres de recherche contre le cancer, par exemple. Il sera indépendant de l’USD. Ce sont des schémas qui nous permettront d’épauler le club de l’intérieur comme de l’extérieur. Enfin, nous pouvons compter sur de nouveaux associés, qui devraient donc former le futur directoire. Deux Dacquois, Hugo Maurel et Thomas Medina, comme on le sait déjà, et donc Benjamin Gufflet. Ils vont nous apporter leur savoir-faire, leurs relations, leur soutien.
La venue de cet entrepreneur girondin (lire ci-dessous) s’inscrit-elle dans le même élan que celui insufflé par l’arrivée d’Hugo Maurel et Thomas Medina ?
Bien sûr. On en a d’autres, deux à trois potentiels associés qui sont sur les rangs. On va faire en sorte que le club reste ce qu’il est, celui de tous les Dacquois, sans appartenir à une seule personne. Nous avons la volonté de garder des équilibres. Et Benjamin n’est pas dans l’optique de se revendiquer comme le patron. Pas du tout
Nous évoquions l’entremise de Benoît August dans l’arrivée de Benjamin Gufflet, puisque les deux hommes se sont connus au BO. Vous avez sondé le premier pour la venue du second ?
Du tout. Les deux hommes se connaissaient. Ils ont travaillé ensemble au Biarritz Olympique, vivent tous les deux à Biarritz. Ils ont discuté du projet dacquois et un jour, Benoît m’a dit, “on joue à Cognac dimanche (le 12 février, NDLR), un certain Monsieur Gufflet sera au match avec son père et son frère, pour nous rencontrer, il est intéressé.” Je suis le président de l’ouverture, pas de la fermeture, à condition qu’il y ait un esprit en adéquation avec le nôtre. Alors, on a regardé le match ensemble. On les a invités, tous les trois, à la prochaine rencontre qui avait lieu à Dax. Ça s’est très bien passé. En avançant, on est arrivé à l’idée de faire rentrer Benjamin Gufflet dans le capital du club, il y sera à hauteur de 200 000 euros.
Quel sera votre pouvoir décisionnel à partir de son arrivée ?
Je ne quitte pas la maison, je serai président du conseil de surveillance. C’est ce que j’ai expliqué aux joueurs récemment, il n’y a pas de grand changement. Je n’ai juste pas le temps de présider ce futur ensemble. J’ai 75 ans, place aux jeunes. Ce projet, il faut que ce soit les nouvelles générations qui le mettent en place
Cette volonté de rajeunir la direction, c’est ce qui a motivé ce changement de gouvernance ?
Pas simplement le rajeunissement. Il faut donner un nouvel élan au club. Il faut chercher l’évolution. Et elle ne peut pas venir avec des vieux, pardonnez-moi l’expression. Nous bâtissons, mais il faut s’entourer pour le faire.
C’est aussi une nécessité pour suivre le rythme de la performance sportive et les objectifs financiers fixés par la Pro D2 ?
Si on ne monte pas en Pro D2, il faut quand même qu’on le fasse. Car on est ric et rac. On est à 2,8 millions d’euros de budget. Avec l’accession, on aura un budget qui approchera les 5 millions d’euros, on ne sera pas à dix, non. Mais Jeff Dubois sait qu’avec ce budget, il va quand même pouvoir œuvrer. Il a dans sa tête des variantes avec des jeunes qui vont venir, ou revenir, beaucoup vont arriver. Si on monte en Pro D2, d’autres joueurs, plus expérimentés, pourraient s’engager, mais sans signature, je ne vais pas les nommer. Il y aura aussi un nouveau directeur de centre de formation, en la personne de Thierry Gatineau. Là encore, ça s’est passé au feeling.
Ce vent de changement va souffler aussi sur le plan des infrastructures ?
Nous avons rencontré la mairie, une commission a été créée pour mettre le stade aux normes de la Fédération française de rugby. Il va y avoir quelques modifications si on passe en Pro D2. De notre côté, avec les nouveaux actionnaires qui connaissent bien la musique, nous allons augmenter l’accueil des nouveaux sponsors avec un projet autour des loges, de ce que l’on appelle l’hospitalité. C’est un investissement que nous assumerons, en fonction de ce que cela peut rapporter à notre chiffre d’affaires. Nous allons progressivement essayer de faire monter le stade à un niveau supérieur. Nous avons déjà une très belle pelouse mais nous devons refaire de nouveaux vestiaires visiteurs. On est en train d’y travailler, mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. C’est un tout, c’est un renouveau que l’on ne pourra pas faire sans argent.
Et sans montée...
Effectivement, mais si on ne monte pas, on ne sera pas obligé de le faire aussi vite. Ce qui nous oblige à être rapides, ce sont les résultats. On a été dépassés par les événements.
Benjamin Gufflet, qui est-il ?
Président éphémère du Biarritz Olympique (cinquante-quatre jours en 2018), après en avoir été actionnaire, cet entrepreneur girondin, qui navigue entre Paris, Bordeaux, Biarritz et bientôt Dax, s’est formé à l’Inseec Bordeaux au début des années 2000. Il est le président de la boîte de production de films et documentaires 7833Productions, ainsi que d’un groupe de médias spécialisé dans le surf. À 44 ans, Benjamin Gufflet multiplie les casquettes et les appétences pour le sport puisqu’il préside le Club Scapulaire, un groupement indépendant d’entrepreneurs locaux se voulant garant de l’identité des Girondins de Bordeaux.