Rugby : pour l’US Dax contre Tarbes, ce sera la « der du Deuche… ! »
Par Laurent Travini
Publié le 15/04/2023 à 6h44
Pour sa dernière saison au club, l’ailier Julien Dechavanne, dit « le Deuche », se voit confier le brassard de capitaine pour la réception de Tarbes (ce samedi 15 avril à 19 heures) afin de clôturer sa carrière, riche en engagements…
Un jour d’avril 2011, lors d’un match de Pro D2 opposant l’US Dax à… Tarbes, les supporters dacquois ont assisté au premier essai marqué par un jeune ailier nommé Julien Dechavanne. Quatre ans plus tôt il rejoignait les juniors de l’USD puis le centre de formation encadré par Jérôme Daret et Titou Prosper. « C’est grâce à leur confiance et au soutien de Jean-Philippe Coyola que j’ai pu jouer en première », raconte l’intéressé.
Malgré ses performances, le natif de Dordogne répond à un devoir filial. Fils et petit-fils de pompiers, il s’engage dans ce métier fort de valeurs collectives, de solidarité et d’affrontements. « En choisissant de devenir pompier pro, je savais que j’allais difficilement pouvoir continuer en Pro D2. J’ai signé à Tyrosse, en Fédérale 1, pour essayer de concilier ces deux passions plutôt exigeantes ».
Concilier deux engagements forts
Après avoir consolidé sa formation de pompier et vécu trois belles saisons à Tyrosse, Julien revient à Dax. « En 2015, grâce à Jérôme Daret et Raphaël Saint-André, nous avons trouvé une solution de pluriactivité, explique « le Deuche ». Je tiens à souligner que tout ce que j’ai pu vivre depuis, je le dois aussi et surtout à la disponibilité et à la solidarité de mes collègues pompiers qui ont toujours répondu présents pour changer une garde ou me remplacer en cas de besoin. »
La solidarité, la loyauté et l’engagement, Julien a eu l’opportunité de les expérimenter ces dernières années. « Sportivement, nous avons lutté pour maintenir le club en Pro D2. Malgré nos efforts, j’ai connu la douloureuse expérience de la descente. Ces dernières années ont aussi été fortes en émotions côté boulot. Avec le Covid et les dramatiques incendies de l’été, j’ai aussi traversé des moments très difficiles… » nous confie le trentenaire.
« J’ai un rêve ultime »
« Cet été, avec le départ de mon pote Martin Prat, j’ai pensé à m’arrêter. L’arrivée d’un nouveau staff et l’espoir de faire une dernière saison avec mon frère (l’ouvreur Hugo Ceriser, NDLR) m’ont décidé à rempiler. Quand je vois la saison qu’on vit, je me dis que, bordel, j’ai bien fait de rempiler ! »
C’est donc douze ans après, presque jour pour jour, que Julien Dechavanne va retrouver Tarbes pour clôturer son histoire. Comme témoignage du formidable état d’esprit du joueur et de l’homme, le staff de Jeff Dubois lui a symboliquement confié le capitanat : « C’est un honneur, je suis trop fier. Avoir le luxe de choisir sa fin, le faire à l’issue d’une année pareille et en le partageant avec mon frérot… c’est une chance de dingue. Je mesure tous les jours le privilège d’avoir vécu tout ça, toutes ces années. Mais je dois avouer que j’ai un rêve ultime. Après avoir connu la descente, participer à la remontée et pourquoi pas, remporter un premier titre pour le club, serait dingue ! »
Ces derniers instants de joueurs risquent de défiler à une vitesse, elle aussi, dingue. La gratitude sportive qu’on lui témoigne et la richesse de son engagement de soldat du feu aideront, peut-être, à atténuer le deuil inévitable d’une retraite sportive…
Une dynamique à garder
Grâce à la victoire à Hyères-Carqueiranne, l’US Dax est assurée de participer aux demi-finales. La réception de Tarbes ne représente pas d’enjeu particulier autre que celui de finir en beauté ce dernier match de la saison régulière à domicile. Avec le souci de maintenir leur dynamique et surtout d’éviter les blessures dues à un moindre engagement, les Dacquois doivent faire un match plein. Le capitaine du jour, Julien Dechavanne, encadrera également ses coéquipiers derrière le comptoir de la buvette du stade après le match, pour la soirée des joueurs… et de tous leurs supporters !